ODD 14, de quoi parle-t-on ?
L’Objectif de Développement Durable 14, intitulé Vie aquatique, concerne la conservation et l’exploitation durable des océans, des mers et des ressources marines aux fins du développement durable. L’ODD 14 se divise en 3 ambitions fondamentales selon l’Agenda 2030 en France: mettre en place une gestion durable des ressources en préservant 10 % des zones marines et côtières et en luttant contre la surpêche et la pêche illicite, accélérer les recherches scientifiques et le transfert de techniques pour « renforcer la résilience des écosystèmes et réduire au maximum l’acidification des océans », et enfin mettre en place une gestion durable des ressources marines « comme une opportunité de développement économique et touristique pour les petits États insulaires et les pays les moins avancées ».
Les différentes cibles de cet ODD abordent d’autres thèmes comme la pollution marine (déchets en mer et pollution par les nutriments), les écosystèmes marins et côtiers ou la préservation de la pêche artisanale.
En quoi l’ODD 14 concerne toutes les entreprises ?
Selon le modèle de Johan Rockström et Pavan Sukhdev du Stockholm Resilience Centre, les Objectifs de développement durable peuvent être vus d’une manière moins segmentée, en mettant l’accent sur l’appartenance de l’être humain à la biosphère et donc sa dépendance à cette dernière. En effet, les entreprises ont besoin d’opérer dans une planète stable et résiliente pour prospérer et protéger la biodiversité terrestre comme aquatique, lutter contre le changement climatique et gérer l’eau durablement, restent primordial pour tous. Si ces objectifs sont atteints, il sera plus simple d’atteindre les autres ODD et de perdurer nos entreprises dans une vision long terme.
Azote pour le Stockholm Resilience Centre, Stockholm University (CC BY 4.0)
Si on se concentre sur l’ODD 14, nous savons tous que les écosystèmes marin et aquatique ont un impact direct sur le climat, la météo, les ressources naturelles et une grande partie de notre nourriture. D’après le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), l’océan a absorbé entre 20 et 30% des émissions totales de CO2 émises par l’Homme depuis 1980. Cette hausse du dioxyde de carbone qui se dissout dans l’océan entraîne une acidification de ce dernier, ce qui déstabilise les écosystèmes marins. En effet, cela freine voire empêche la calcification, freinant la croissance des micro-organismes à la base de la chaîne alimentaire, et même, dans certaines zones, empêche leur développement. S’y ajoute des vagues de chaleur marines aboutissant au blanchiment du corail, déstabilisant encore plus les écosystèmes concernés. Enfin, la surexploitation des ressources marines mène à des pertes des populations de poissons, et donc de sources de nourriture pour l’être humain.
Ainsi, il est facile de voir l’importance de l’ODD 14 pour les populations humaines, et à quel point il est nécessaire pour les entreprises de limiter leurs impacts négatifs sur les océans.
Or selon l’ONU, l’ODD14 est le moins priorisé par les entreprises. En effet, 75 % des entreprises utilisent les ODD pour structurer leur démarche RSE, mais seule 1 entreprise sur 7 fait référence à l’ODD14. Pour remédier à ce problème, la Fondation de la Mer a ainsi créé le Référentiel Océan puis le Label OCEAN APPROVED® avec d’autres acteurs du domaine.
Le Référentiel Océan : à l’origine du Label OCEAN APPROVED®
Le label OCEAN APPROVED® est basé sur le Référentiel Océan de la Fondation de la Mer, créé en 2020, en lien avec le ministère de la Transition écologique et le Boston Consulting Group. Ce référentiel traduit l’ODD 14 et s’appuie sur plus de 70 sources internationales comme des rapports, des bases de données, des publications, des normes (GRI, ISO), et des indicateurs déjà en place dans les entreprises, qui proviennent de divers acteurs comme les états, des ONG, des scientifiques, des institutions d’investissement et académiques. Grâce à ces données, une cartographie des impacts sur l’Océan et des indicateurs opérationnels de performance ont pu émerger.
Le Référentiel Océan s’articule autour d’une prise en compte holistique des impacts directs et indirects potentiels de l’entreprise :
- Les rejets dans l’Océan : pollution, acidification et changements globaux du milieu marin
- Les prélèvements dans l’Océan : exploitation des ressources marines et côtières
- La gestion des entreprises : gouvernance et stratégie de l’entreprise
Le Référentiel permet d’identifier 10 types d’impact des entreprises sur l’Océan. Pour chaque type d’impact, des leviers d’action sont identifiés (44 leviers d’action en tout) ainsi que des indicateurs opérationnels clefs pour mesurer l’avancée des entreprises. Ces indicateurs sont sélectionnés selon 3 critères : la rigueur, la facilité de mesure et un champ d’application étendu. Ainsi, toutes les cibles de l’ODD 14 sont abordées par au moins un indicateur.
Source : Site du label OCEAN APPROVED®
Ce référentiel a été testé par 9 entreprises (Pierre & Vacances, Suez, Club Med, Engie, Michelin, Louis Dreyfus Armateurs, Naval Group, Nausicaà et Naval Group), qui ont toutes confirmées la facilité d’utilisation du cadre, l’exhaustivité des impacts identifiés, et l’efficacité d’identification d’actions concrètes à mettre en place.
Le Label OCEAN APPROVED® : Pour qui ?
Le Label OCEAN APPROVED® s’adresse à tout type d’entreprise, de taille comme de secteur, et quels que soient leurs pays d’exercice. En effet, le Référentiel Océan sur lequel se base le label a été téléchargé plus de 500 fois et est actuellement utilisé par une vingtaine d’entreprises de secteurs variés : certaines dans des secteurs directement liés à l’exploitation de l’océan tels que les industries nautiques, la pêche ou le transport maritime.
D’autres entreprises évoluent dans des secteurs environnementaux clefs comme l’énergie et des secteurs manufacturiers, tels que les cosmétiques, le textile, la production de matériaux. Et enfin des secteurs divers comme les data centers, les loisirs et le bâtiment.
Quel est le process de labélisation ?
Le Label est divisé en deux niveaux de labellisation, en fonction de la maturité de l’entreprise :
- OCEAN APPROVED® ”Engagé” : Ce niveau est attribué aux entreprises étant dans une démarche d’engagement de moyens. Ce sont donc celles ayant analysé leurs interactions potentielles avec l’Océan avec le Référentiel Océan, puis ayant réalisé une étude de matérialité et une cartographie des risques correspondants. Elles ont défini des leviers d’actions et un plan d’action qu’elles s’engagent à mettre en œuvre.
- OCEAN APPROVED® “Avancé” : Ce niveau concerne les entreprises étant dans une démarche d’obligation de résultats. Elles ont donc mis en œuvre les actions prioritaires menant à des résultats concrets d’amélioration des indicateurs de mesure sur 2 années révolues.
Un 3ème niveau est en projet : le niveau sectoriel. Il a pour objectif de récompenser les entreprises qui démontrent une performance supérieure à la moyenne de celle de leur secteur.
Le label OCEAN APPROVED® est décerné pour trois ans, renouvelable.
Les règles, critères et processus de labellisation du label OCEAN APPROVED® prennent en compte les 12 principes du projet de charte des labels RSE selon le Rapport de la Direction Générale du Trésor de 2021. Ces 12 principes incluent l’exemplarité, la transparence sur l’organisme, la transparence sur les critères et référentiels d’évaluation, la matérialité, la progression, la comparabilité avec les meilleurs standards internationaux, la simplicité, l’accessibilité, les bénéfices concrets pour l’entreprise, la représentativité, la séparation des compétences et l’adaptabilité.
Le processus s’appuie sur l’évaluation des actions mise en place par l’entreprise et sur l’analyse de leur gouvernance. Cela peut se traduire par la mise en place d’actions visant à la réduction de l’utilisation de matières plastiques ou à leur recyclage, à l’amélioration du traitement des eaux usées rejetées ou la meilleure prise en compte de la protection des zones littorales.
Le label est géré par trois comités, deux comités consultatifs et un comité décisionnaire qui attribue le label. Les comités consultatifs que forment le Comité scientifique et technique et le Comité de gouvernance du label définissent et font évoluer les règles de fonctionnement de ce dernier.
Le Comité de labellisation gère l’attribution, le renouvellement et le retrait du label. Les décisions doivent être prise à la majorité absolue et suivant un rapport d’audit anonymisé, donné par un organisme tiers indépendant agréé par la Fondation de la Mer, comme le Bureau Veritas.
Quels avantages pour les entreprises de se labéliser OCEAN APPROVED® ?
Le Label OCEAN APPROVED® prouve le sérieux de l’engagement pris par l’entreprise dans la protection de l’océan car il est basé sur un référentiel approuvé comme SDG Good Practice par les experts du département des affaires économiques et sociales de l’ONU. Le SDG Good Practice met en lumière des exemples de bonnes pratiques, notamment celles qui pourraient être reproduites ou élargies par d’autres dans le monde dans la participation à l’atteinte des objectifs de développement durable. Ce label apporte donc confiance et légitimité aux clients, fournisseurs et autres parties prenantes de l’entreprise.
De plus, le Label permet d’aller au-delà des réglementations française ou européenne qui sont de plus en plus renforcées dans la protection de l’Océan. Comme le montre ce benchmark du Boston Consulting Group, le Label OCEAN APPROVED® dépasse les alternatives en termes de largeur, de profondeur et de niveau d’engagement pour l’ODD 14. En effet, ce label est multi-sectoriel, propose une large variété de leviers d’actions et une certification basée sur une performance réelle et non seulement des intentions. Il permet aussi aux entreprises de communiquer auprès de toutes leurs parties prenantes son engagement envers l’ODD 14.
Source : Boston Consulting Group – Novembre 2021
Klapoti vous aide à identifier les meilleurs opportunités RSE pour votre entreprise
Avoir une stratégie RSE est primordial pour les entreprises mais certains enjeux environnementaux ou sociaux peuvent paraître loin de les concerner. Intégrer les Objectifs de Développement Durable à sa stratégie grâce à l’accompagnement de klapoti est une première étape indispensable pour y voir plus clair et mettre en œuvre des actions impactantes et tangibles. Ainsi, pour des des enjeux comme la protection de l’Océan, représenté par l’ODD 14, l’entreprise a une idée claire de son impact et de son domaine d’action. Enfin, l’engagement dans l’obtention d’un label comme le Label OCEAN APPROVED® permet de valoriser cette stratégie RSE auprès de ses parties prenantes.
Helena Damasse
Responsable RSE, chez klapoti